De la cueillette à la chasse
Il y a dix millions d’années nos ancêtres vivaient dans les arbres et se nourrissaient de fruits, de noix, de feuilles, d’insectes, de chenilles, d’escargots, etc.
Et puis le climat est devenu plus chaud, la savane s’est installée entre les arbres, il a fallu apprendre à marcher pour changer de lieu de nourriture.
Dans la savane il y a des herbivores qui prennent peur et qui, parfois, dans la panique, tombent d’une falaise.
Alors nos ancêtres ont découvert les charmes du steak tartare et du carpaccio naturels.
Le climat est devenu encore plus chaud et il est devenu vital de manger de la viande donc de devenir chasseur.
Cela a nécessité un développement de nouvelles capacités cérébrales et physiques.
Ce qui fait qu’un végan d’aujourd’hui a un cerveau et des jambes de chasseur, même s’il ne se sert ni de l’un ni des autres.
La capacité du cerveau du chasseur est double.
D’abord il doit tout voir : le troupeau, les cachettes possibles, le chemin que le troupeau va choisir pour fuir, s’il y a un lion dans les parages, etc.
Ensuite il doit focaliser son attention et son effort sur le point important : le jeune qui court moins vite.
Le cerveau du bon élève hypermoderne
Il est intéressant de comparer le cerveau du chasseur néolithique avec celui du bon élève hypermoderne.
Ce dernier n’a pas besoin d’analyser le paysage comme lieu de survie alimentaire et sécuritaire.
Il peut donc se laisser aller à une observation très partielle du paysage, par exemple ne voir qu’un cerf en rut.
Et l’enseignant va lui demander de développer, de gloser à partir de l’élément qu’il a retenu dans le paysage.
Et pendant quinze années de scolarité, le bon élève hypermoderne va être dressé à gloser.
Illustration : Une observation très limitée et beaucoup de développement
L’aventure chamanique commence par un choix drastique
Le choix de passer du fonctionnement du bon élève hypermoderne à celui du chasseur néolithique.
Il faut apprendre à tout voir donc à « faire taire » le cerveau qui glose.
Regarder le monde et regarder dedans
Julian Jaynes observe que dans l’Iliade il y a 7 mots pour désigner des dynamiques de pensée : « thumos, phrenes, noos et psyché, tous traduits indifféremment par esprit ou âme, et kradie, ker ou etor, souvent traduits par coeur ou parfois par esprit. La traduction de ces sept termes par esprit ou quoi que ce soit de semblable est tout à fait erronée et injustifiée dans l’Iliade. »
On a des traces de ces mots dans « cyclothymique », « schizophrène« , « phénétique devenu frénétique », « psychisme », « noétique », « avoir du coeur ».
C’est ainsi que le savoir des anciens sur l’articulation de la pensée et du corps s’est largement perdu.
Dans le travail chamanique, on se remet à écouter le corps-esprit.
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Source WikiMédia