Dévier du réel 1
La raison en est évidente : que le patient ne soit pas reconnu par le lecteur de la vignette.
On change le prénom, on modifie des indications géographiques ou historiques.
Ce faisant on met en route un processus nommé fiction.
Enrichir le réel 1
Le travail thérapeutique est par nature impressionniste. On a des touches successives, on a des touches parallèles – le verbal, le non-verbal, etc.
Pour que cela soit lisible, il est nécessaire de travailler ces touches.
Dévier du réel 2
La vignette clinique est, souvent, une illustration au sein d’un corpus plus large, du développement d’un concept, d’une idée, d’une ligne de pensée, d’un paradigme, etc.
Alors la vignette clinique doit être « au service de ».
Il ne s’agit pas de distordre le réel pour qu’il devienne argument.
Il s’agit, en particulier, de sélectionner pour avoir un fil conducteur entre vignette clinique et propos plus général.
Enrichir le réel 2
L’expérience clinique est riche en « signaux faibles ».
Le lien auteur-lecteur nécessite des signaux suffisamment forts.
Une auto-honnêteté
Certes, le thérapeute peut discuter avec son superviseur du travail qu’il fait à sa vignette clinique.
Mais, in fine, il est le seul a connaître le réel initial et à savoir s’il fait dire autre chose, une chose « pas juste », à sa vignette clinique.
Fictionnaliser le thérapeute
De glissement en amplification, la vignette clinique se fictionnalise.
Est-il alors raisonnable de laisser au thérapeute son statut de « réel ».
N’est-il pas « sain » de fictionnaliser le thérapeute ?
« Le réel dépasse la fiction. » dit le proverbe.
L’expérience nous montre que c’est toujours la fiction qui est en avance sur le réel.
Par exemple l’attaque de New-York a été fictionnalisée bien avant les attentats du 11 septembre !
Et les vrais lecteurs de fiction n’ont connu aucune surprise quand les deux tours se sont effondrées : c’était déjà écrit !
Quand Mister Hugh entre en scène