Tu dois changer ta vie
Derniers mots de la méditation de Rilke (1)
Les anthropotechniques de Sloterdijk
Le mot prend le sens d’outils pour fabriquer sa vie.
Donc TOUT ce qui va de la danse soufi au jardin Zen.
Notes
(1) Rilke médite devant un torse d’Apollon
Nous n’avions pas idée de sa tête inouïe
Où les yeux mûrissaient comme des pommes. ‒ Mais
Son torse luit encore ainsi qu’un candélabre :
C’est là que son regard, seulement affaissé,
Se tient brillant. ‒ Le haut sinon de la poitrine
Ne pourrait t’éblouir, ni dans la douce courbe
Des lombes ne pourrait s’avancer un sourire
Vers ce centre jadis porteur d’engendrement.
Cette pierre, sinon, serait, informe et courte,
Sous le joug du tomber transparent des épaules,
Et ne reluirait point comme une peau de fauve ;
Ni ne s’échapperait par toutes ses bordures
Comme une étoile fait : car il n’est aucun lieu,
Ici, qui ne te voie. Tu dois changer de vie.
Wir kannten nicht sein unerhörtes Haupt,
darin die Augenäpfel reiften. Aber
sein Torso glüht noch wie ein Kandelaber,
in dem sein Schauen, nur zurückgeschraubt,sich hält und glänzt. Sonst könnte nicht der Bug
der Brust dich blenden, und im leisen Drehen
der Lenden könnte nicht ein Lächeln gehen
zu jener Mitte, die die Zeugung trug.Sonst stünde dieser Stein entstellt und kurz
unter der Schultern durchsichtigem Sturz
und flimmerte nicht so wie Raubtierfelle;und bräche nicht aus allen seinen Rändern
aus wie ein Stern: denn da ist keine Stelle,
die dich nicht sieht. Du mußt dein Leben ändern.
(in Neue Gedichte, 1907)
Traduction originale par Lionel-Édouard Martin.
Il est permis de la diffuser, à la condition expresse que le nom du traducteur soit clairement indiqué.
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Source image 1 : WikiMédia 663highland
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